Propos issus de Michel Angot, grammairien et philologue sur France Culture. Il a retracé les chemins sinueux de l’histoire du yoga, des textes sanskrit aux diverses positions du yoga contemporain. Il met fin aux idées reçues.
Le yoga n’est pas un sport.
Le yoga vise non pas à mieux vivre mais à écourter la vie ici bas. On cherche à délivrer l’âme de son existence terrestre. Comme bouddha, le yoga à l’origine voulait mettre un terme à la souffrance, délivrer du pouvoir de l’illusion, donner connaissance du brahmane. Le but est que l’homme découvre sa vraie nature d’atman.
Le yoga est une création moderne de Vivekananda, un indien qui s’est exporté aux USA. Il est proposé de conserver la jeunesse, de rester vivant.
Comment délivrer l’âme de ses liens? Une pratique non étayée de connaissance ne peut attirer libération. Le yoga est un suicide du corps.
Le 1er sens yoga du yoga est la mise au repos du mental, ce n’est pas l’unité. Le 2eme sens est l‘union avec dieu, accéder au pouvoir divin.
Le yoga est d’abord une expérience sonore (hatha pradipika); le son est une des voies directes vers là haut.
Les formes de yoga sont sportives mais le yoga n’est pas un sport.
Asana a le sens de « s’établir en soi ». A l’origine, un asana ne désigne pas une posture, mais un aspect présent dans tout type de pratique : s’aligner avec soi. Une personne agitée est décentrée, déracinée. Les différentes pratiques rapprochent de soi.
Dhyana, traduit par méditation, n’est pas une pratique. Aucun type de méditation ne se nomme « dhyana ». Dhyana est la dimension méditative inhérente à toute technique.
Une pratique posturale peut être sportive, ou plus intérieure, selon la manière dont elle est enseignée. Les yogas modernes et commerciaux équivalent au fitness. Cours en musique, élèves munis de serviette et bouteille d’eau,… il s’agit de gymnastique re-visitée. La dimension méditative en est absente.
Durant une assise en silence, c’est l’état de présence qui détermine la dimension méditative. On peut passer des centaines d’heure immobile avec les yeux fermés, sans jamais méditer.
Une idée reçue, aussi répandue qu’insensée, dit que la pratique des postures prépare à la méditation. Nous dirons plutôt que la pratique des postures, comme toute technique, doit être abordée dans une sensibilité attentive. Elle pourra alors révéler sa dimension méditative.
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